Chaque année, Viaconseil prend le pouls des grandes préoccupations qui touchent les gestionnaires.. En 2025, un thème émerge avec force : l’anxiété vécue au travail.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance. L’économie canadienne a ralenti en 2024, provoquant une hausse du chômage, une prudence accrue chez les employeurs et, dans certains cas, des licenciements. Nous vivons en effet actuellement la plus importante perte d’emplois depuis janvier 2022 et ceci, dans un climat géopolitique et commercial très anxiogène qui a déjà des répercussions importantes sur les entreprises et leurs équipes (pour en savoir plus, consultez le sondage mené à ce sujet par l’Ordre des CRHA en février 2025).
En parallèle, l’adoption accélérée de l’intelligence artificielle dans plusieurs fonctions (ressources humaines, comptabilité, service client, etc.) qui, malgré ses retombées prometteuses, provoque génère aussi beaucoup d’inquiétude liée à l’avenir des emplois, à l’adaptation des compétences nécessaires et une perte de contrôle face à l’impact des changements sur l’organisation.
Dans ce contexte, les gestionnaires doivent composer avec un double enjeu : maintenir la performance de leurs équipes, tout en préservant leur bien-être psychologique. Comment naviguer avec humanité et efficacité à travers cette zone de turbulence ?
Voici 5 stratégies concrètes, inspirées notamment du modèle des sept phases de préoccupations liées au changement (C. Bareil et A. Savoie), pour mieux comprendre, prévenir et atténuer l’anxiété au travail.
L’anxiété n’apparaît pas par hasard : elle est souvent liée à une transition mal expliquée ou mal vécue. Le modèle des sept phases de préoccupations aide à décoder les réactions d’une équipe en période de changement, comme suite à l’introduction de l’IA ou une réorganisation interne.
Les préoccupations peuvent être centrées sur :
Voici les principales sources de préoccupations face à un changement :
Le bon réflexe à instaurer : saisir la source des préoccupations (ou du manque de préoccupation) dans votre équipe pour adapter votre stratégie de communication. En effet, si votre équipe ne se sent pas concernée par le changement, alors il sera important de la “déstabiliser” un peu et de lui expliquer pourquoi le statu quo n’est pas possible. Au contraire, si les personnes salariées sont inquiètes face à leur capacité à s’adapter aux changements, alors il est nécessaire de les rassurer et de leur expliquer les moyens qui seront mis en place pour les soutenir dans la transition (i.e. formation, procédure, visite, adaptation des objectifs, etc.).
Plus vous comprenez ce qui génère de l’inquiétude, plus vous êtes en mesure d’y répondre avec justesse. Pour découvrir les stratégies à adopter pour chaque phase, téléchargez notre outil gratuit .
Dans un contexte économique fragile, le flou alimente l’insécurité psychologique. Le silence, l’ambiguïté ou les changements d’organisation non expliqués peuvent amplifier la méfiance et l’anxiété.
Ce que vous pouvez faire :
Quand les gens comprennent où on s’en va et pourquoi, ils sont plus enclins à suivre, même dans l’inconfort.
Plusieurs diront: “Je veux bien communiquer, mais je n’ai pas encore toutes les réponses!”. À cela nous répondons, alors dites que vous n’avez pas encore les réponses, mais dites le! La transparence est un facteur clé pour susciter la confiance et, au contraire, lorsqu’une personne sent qu’on lui cache des choses, elle sera d’autant plus anxieuse.
D’autre part, ce n’est pas la technologie qui génère de l’anxiété, c’est l’impression de ne pas être préparé à l’utiliser ou à la comprendre. C’est pourquoi l’intelligence artificielle, aussi fascinante soit-elle, peut générer une peur bien réelle de l’obsolescence professionnelle. Plusieurs employé(e)s se demandent s’ils auront encore leur place dans l’entreprise demain ou s’ils auront les compétences pour s’adapter.
On peut les comprendre : selon une enquête du Forum Économique Mondial (2025), près de 40 % des compétences requises sur le lieu de travail sont appelées à changer et 63 % des employeurs citent déjà ce déficit comme le principal obstacle auquel ils sont confrontés.
Ce que vous pouvez faire :
Pour les personnes centrées sur leurs compétences, le soutien à l’apprentissage est une réponse directe et rassurante. Ainsi, en étant mieux formée, soutenue et valorisée, votre équipe se sent plus forte, plus confiante dans ses compétences et capacités.
Face à l’incertitude, le réflexe de nombreux gestionnaires peut également être de centraliser les décisions. Pourtant, l’inclusion et la reconnaissance sont des antidotes puissants à l’anxiété collective.
Ce que vous pouvez faire :
C’est important, car les gens acceptent plus facilement ce qu’ils ont contribué à bâtir. Sentir qu’on a un rôle actif à jouer réduit l’impuissance et nourrit la motivation. Comme gestionnaires vous pouvez être ferme sur l’objectif à atteindre, mais flexible dans les façons d’y arriver.
Deux chiffres pour le confirmer :
L’anxiété n’est pas un signe de faiblesse individuelle — c’est une réaction humaine à un environnement instable. D’ailleurs, l’Ordre des CRHA rapporte que plus de 50 % des employé.e.s québécois.es ressentent un stress accru au travail depuis la pandémie. Ce n’est pas une anomalie — c’est une réalité. Ainsi, nommer l’anxiété et la traiter comme un enjeu collectif, c’est déjà faire un grand pas vers la prévention.
Les entreprises qui intègrent cette réalité dans leur culture font preuve de leadership.
Ce que vous pouvez faire :
Adopter une posture empathique, ce n’est pas être moins rigoureux — c’est être plus stratégique. On ne bâtit rien de solide sur des bases fragiles.
En 2025, se soucier de la santé mentale n’est pas un luxe, mais une nécessité organisationnelle. Le climat actuel, entre pressions économiques et bouleversements technologiques, mettent à l’épreuve les organisations et peuvent être une source importante d’anxiété.
Cela dit, les changements, dans la mesure où ils sont gérés adéquatement, peuvent aussi être un excellent levier de mobilisation en permettant à l’équipe de collaborer sur un projet stratégique et de faire vivre la culture organisationnelle.
À lire aussi : La culture organisationnelle un puissant levier de mobilisation
Besoin d’être soutenu dans cette démarche ?
Viaconseil accompagne les organisations privées et OBNL dans la mise en œuvre de transformations organisationnelles humaines et durables. Prenez rendez-vous pour en savoir plus sur l’accompagnement que nous proposons.