October 6, 2021

Combien prévoir pour les ajustements salariaux de 2022?

Plusieurs organisations commencent à se questionner sur le budget à prévoir pour les ajustements salariaux en 2022. Toutefois, il n’est pas simple d’y voir clair dans ce contexte où les effets de la pénurie de main-d’œuvre se font, plus que jamais, sentir et dans lequel les organisations cherchent à rester, tout de même, prudentes face à cette économie favorable, mais encore fragile.

Enveloppe d’ajustement des salaires

Selon les données recueillies par le Conseil du Patronat du Québec (CPQ), il semble que les employeurs du Québec prévoient accorder une augmentation salariale moyenne entre 2,9% et 3,1% pour 2022 (excluant les gels). Ceci constitue donc une prévision d’augmentation considérablement plus élevée que les prévisions recueillies aux cours des cinq (5) dernières années selon le CPQ.

Ceci peut probablement s’expliquer par le fait que plusieurs organisations ont réduit ou même gelé leurs salaires en 2021 et qu’elles doivent faire face aux défis que posent la pénurie de main-d’œuvre ainsi que l’inflation des salaires observée dans plusieurs secteurs d’activités.

Cela dit, comme certains experts l’ont observé dans le cadre de leur enquête, on note tout de même des différences plus importantes que par le passé dans les enveloppes d’ajustement des différentes organisations en fonction de leur réalité financière et sectorielle ainsi que des défis liés à l’accessibilité de la main-d’œuvre dans leur secteur d’activité. Ainsi, selon Normandin Beaudry, c’est le cas notamment des secteurs d’activité liés aux technologies qui présentent une moyenne de budget d’augmentation de 3,7 % pour 2022.

 

Voici donc quelques éléments à prendre en considération afin d’établir votre enveloppe d’ajustement pour 2022 :
  • Votre situation financière actuelle et projetée (i.e. le profit anticipé ou financement prévu);
  • Les attentes salariales dans votre secteur d’activité ou pour certains postes clés (i.e. les attentes salariales des nouvelles embauches ou candidats potentiels);
  • Le positionnement de vos employés par rapport à leur niveau d’expérience ou de contribution (y a-t-il du rattrapage nécessaire?);
  • Le nombre de départs auxquels vous avez fait face dans les derniers mois ou les employés à risque (quel a été votre taux roulement dans les 18 derniers mois?);
  • Le salaire moyen actuel par rapport aux dernières années (avez-vous eu à rehausser des salaires suite à des départs?);
  • Les coûts associés au recrutement et à la formation d’une nouvelle ressource (plus les coûts sont importants plus votre offre de rémunération devrait être distinctive);
  • Votre offre de rémunération globale ou la valeur des autres conditions offertes (vous distinguez-vous par rapport à d’autres éléments que le salaire?);
  • Le taux de chômage dans votre région et la disponibilité de main-d’œuvre qualifiée.

 

Indexation de la structure salariale

Au-delà des ajustements de salaires que vous déciderez d’offrir, il est aussi important, pour les organisations ayant une structure salariale, de l’indexer annuellement afin de la maintenir concurrentielle au marché. Cela dit, gardez en tête que si vous indexez votre échelle du même taux que vos salaires, alors le positionnement relatif de vos employés demeurera inchangé (i.e. un employé situé au minimum de sa classe salariale sera toujours au minimum de la classe après avoir reçu son ajustement).

Ainsi, il est généralement recommandé d’indexer votre structure de façon conservatrice, mais en vous assurant de suivre l’augmentation du coût de la vie qui varie généralement entre 1,5% et 2%. Toutefois, comme l’indexation a été presque nulle depuis le début de la pandémie, il semble y avoir un rattrapage particulièrement important qui s’opère présentement. En effet, selon les données récentes de Statistique Canada, l’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 4,1 % d’une année à l’autre en août 2021. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide depuis mars 2003. C’est pourquoi, pour l’année 2022, si l’on s’appuie sur les données collectées pour le Conseil du Patronat du Québec, il semble que plusieurs organisations songent à indexer leur structure de l’ordre de 2,3% pour la prochaine année.

Évidemment, les circonstances actuelles étant, à nouveau, inhabituelles et difficiles à prévoir, ces décisions seront, sans aucun doute, complexes à prendre! Toutefois, ne perdez pas de vue que la rémunération est d’abord et avant tout un besoin « primaire », mais qu’il est fort à parier que vos véritables éléments distinctifs se trouvent dans votre capacité à mobiliser vos équipes.

N’hésitez pas à communiquer avec Viaconseil pour obtenir des conseils spécifiques à votre secteur d’activité ou pour du soutien en gestion des ressources humaines.