Mais pourquoi?
En grosse partie à cause de la nouvelle réalité au travail imposée par la pandémie, mais surtout en ce qui a trait au manque d’interaction sociale, à l’isolement et la solitude vécus surtout par les télétravailleurs.
Malgré tout, les employés sondés confirment leur haut niveau de satisfaction par rapport au télétravail et pour la majorité d’entre eux, il n’est pas question de revenir en arrière et d’aller au bureau 5 jours par semaine au lendemain de la pandémie.
C’est d’ailleurs un “pensez-y bien” pour les employeurs qui affirment qu’ils n’ont pas l’intention d’en faire une pratique à long terme dans leur organisation. Ceux-ci s’exposent à de grandes difficultés à dénicher des candidats talentueux et à conserver leurs employés performants s’ils persistent dans cette direction.
À notre avis, il n’y aura pas de retour en arrière possible : le télétravail est bel et bien là pour rester.
Par contre, soyons prudents et allons-y avec modération. En effet, il semble bien que, comme à l’habitude, « trop, c’est comme pas assez ».
Selon Gallup, les organisations qui n’offrent pas du tout la possibilité de faire du télétravail ainsi que celles qui imposent à leurs employés d’être à distance à temps plein sont celles qui ont le taux d’engagement des employés le moins élevé.
Comme dans tous les domaines, l’équilibre est donc la clé!
Nous entendons beaucoup de dirigeants ces jours-ci qui, après avoir vécu l’expérience du télétravail à temps plein au sein de leur organisation (et la trouver concluante), considèrent carrément cesser d’avoir des bureaux. Que voulez-vous, le pied carré au centre-ville coûte vraiment cher!
Eh bien, cette solution est également risquée. Il faut savoir qu’à 100% du temps à distance, surtout à long terme, le lien d’appartenance des employés envers leur organisation s’effrite. C’est exactement ce qu’on est en train de constater présentement au sein de nombreuses entreprises qui sont en télétravail forcé à temps plein pour cause de COVID-19.
Pourquoi cet effet pervers?
Tout simplement parce que l’un des trois besoins psychologiques fondamentaux de l’être humain pour être motivé et heureux au travail n’est pas comblé : le besoin d’affiliation sociale.
Chaque personne a besoin, dans son environnement de travail :
À distance, c’est clairement plus complexe à mettre en œuvre.
Mais pas impossible!
Pour combler les besoins d’affiliation de vos employés et ainsi booster leur motivation et leur engagement, on vous propose de vous concentrer sur ces deux aspects :
Voici des exemples concrets qui vous aideront à améliorer vos pratiques dans chacun de ces aspects.
Plusieurs ont constaté au cours des derniers mois que les gens étaient souvent plus productifs en travaillant à distance.
Fini les interruptions et les distractions générées par les collègues de travail. Ou les difficultés à se concentrer parce qu’une conversation est en cours à proximité de notre bureau.
Avec la « mise en quarantaine » des espaces de bureau, les conversations de corridor, les échanges à la machine à café, les diners en équipe, tout ça a disparu!
Il peut être tentant pour un dirigeant de trouver ça parfait comme ça. Moins de pertes de temps direz-vous. Ça serait une grave erreur! À long terme (et on commence déjà à le sentir), le manque d’interactions sociales aura un effet négatif sur le sentiment d’appartenance à l’équipe de travail et sur le moral des troupes.
Les gens doivent se parler, et idéalement, se voir! Il vaut donc mieux privilégier les communications verbales (le bon vieux téléphone) ou encore mieux, les vidéoconférences, plutôt que les courriels.
Planifiez plus de communications formelles (par exemple, les rencontres d’équipe ou les « one-on-one ») pour compenser le manque de communication informelle.
On a rencontré récemment plusieurs dirigeants qui disent vivre un effet de rebond suite au premier confinement. Ils avaient alors mis en place des rencontres spéciales (ex. quotidiennes) pour informer les employés pendant les premières semaines de la crise mais lorsque les choses ont commencé à revenir à une certaine normale, ils ont remis en place l’ancien modèle de communication de l’entreprise (rencontres d’équipe hebdomadaires par exemple) pour se rendre compte que cela crée maintenant beaucoup de frustration. Les employés n’en sont plus satisfaits, ce n’est plus assez.
Il ne faut pas perdre de vue que la crise n’est pas terminée, que l’incertitude est toujours présente, et que l’on ne se voit plus en personne. Par conséquent, les discussions non-reliées au travail ont été mises au rencart. On débute notre session Zoom ou Teams et on entre directement dans le vif du sujet. Pourquoi ne pas prendre quelques minutes au début des rencontres internes pour ces discussions informelles? Faites-en une pratique officielle!
Et n’oubliez pas de souligner les occasions spéciales (anniversaire, date d’embauche, déménagement, naissance, etc.) Ce n’est pas parce qu’on ne se voit plus en personne que ces événements ne se produisent plus dans la vie des gens.
Et amusez-vous! Rire ensemble permet de tiser des liens beaucoup plus forts et durables. En plus, ça fait du bien en ces temps de grisaille.
Si ce n’est pas déjà fait, mettez en place un outil de messagerie instantanée (ex. Slack, Teams) et prévoyez un canal pour les « naiseries ». Encouragez le partage d’anecdotes ou de photos (en précisant peut-être quelques règles de base, selon la composition de votre groupe d’employés…) Lancez des défis en ligne pendant la journée pour changer les idées et créer un sentiment de groupe.
Planifiez régulièrement des occasions de s’amuser ensemble, en virtuel. Réinventez vos 5@7 en introduisant des concours, des jeux en ligne, des quiz, etc.
Voici une liste à télécharger d’idées d’activités à faire à distance avec vos employés pour remplacer les occasions de socialisation, maintenir le plaisir de travailler ensemble et faire vivre la culture de l’entreprise, même à distance. Liste d’idées pour mobilisation à distance
Avec l’hiver qui arrive à grands pas, l’incertitude quant aux prochains mois en ce qui a trait au confinement, et le fait de ne plus voir personnes affectent beaucoup d’entre nous et le moral de nombreux québécois commence à battre de l’aile.
Morneau Shepell, qui mesure régulièrement l’état de la santé mentale des travailleurs au pays, a récemment publié un rapport démontrant que la situation s’est nettement détériorée depuis le début de la crise. C’est également ce que l’on constate sur le terrain, beaucoup de nos clients nous parlent de leur inquiétude pour le moral de leurs employés.
De plus, beaucoup de gens affirment travailler plus qu’avant. Les déplacements étant énormément réduits, ça nous libère parfois plusieurs heures par jour et certains utilisent ce temps nouvellement récupéré pour travailler davantage. Les risques d’épuisement professionnel sont donc plus élevés pour ces personnes.
Hyperconnexion, augmentation du temps face à un écran, sédentarité, surcharge mentale liée entres autres aux trop nombreuses rencontres virtuelles se succédant sans prendre de pause. Tous des risques associés au télétravail et dont il faut se préoccuper pour éviter de perdre des joueurs qui risquent de tomber au combat.
Il est important d’être à l’affût des signes habituels de détresse psychologique chez nos employés afin d’être en mesure d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Si vous constatez qu’un de vos employés est plus irritable, a de la difficulté à se concentrer et fait plus d’erreurs qu’avant, dit avoir des problèmes de sommeil, se sent triste, il y a de bonnes chances qu’il ait besoin d’aide.
Mais comment faire pour reconnaitre ces signes lorsqu’on est à distance?
Ayez une conversation individuelle avec chacun de vos employés, au minimum une fois par semaine et commencez vos conversations par prendre de leurs nouvelles, leur demander comment ils se sentent.
Privilégiez les vidéoconférences pour ces discussions afin de repérer plus facilement des signes de détresse. Encouragez vos employés à mettre leur caméra durant les rencontres (individuelles et d’équipe).
Entretenez une communication plus régulière avec les personnes que vous jugez à risque.
Parlez de santé mentale avec les employés et reconnaissez que nous vivons une situation particulière. Dites-leur que c’est normal de se sentir moins bien en ce moment et qu’il ne faut pas avoir peur d’en parler.
Certaines organisations offrent des séances de méditation pleine conscience sur les heures de travail ou une conférence sur la gestion du stress et de l’anxiété.
Formez les gestionnaires et les employés sur les risques associés au télétravail et informez-les des symptômes associés à la détresse psychologique.
Créez des dyades (des équipes de deux personnes) et demandez-leur d’être un « ange-gardien » les uns pour les autres, de surveiller les signes de détresse et donnez-leur une marche à suivre si jamais certains constatent que leur collègue ne va pas bien. Ayez des ressources sous la main (Programme d’Aide aux Employés, 811, etc.) afin d’orienter les gens qui en ont besoin vers les bonnes ressources.
Favorisez l’équilibre en proposant aux employés de communiquer leur horaire de travail et leurs plages de déconnexion en ajoutant à sa signature électronique : « Je prendrai connaissance de mes courriels pendant les heures normales de bureau et y répondrai dans un délai de xx à xx heures ».
Imposez la prise de pauses régulières et encouragez les employés à prévoir une période tampon entre les rencontres virtuelles pour prendre leurs messages et courriels et fermer adéquatement leurs dossiers (relire ses notes, planifier les prochaines étapes, etc.)
Et encouragez-les à bouger ! Comme on ne se déplace plus pour aller au travail, le nombre de pas que l’on fait dans une journée, si on ne remplace pas les déplacements par d’autres activités physiques, aura drastiquement diminué.
Prendre soin de sa santé physique, c’est prendre soin de sa santé mentale également !
Faites vos réunions d’équipe en marchant, pourquoi pas ! Ou des concours en équipe pour atteindre des cibles de kilométrage (à la course, à la marche, en vélo, etc.)
Vous pouvez également offrir une analyse de l’ergonomie du bureau à domicile et/ou couvrir certains frais pour obtenir l’équipement adéquat afin de prévenir certaines maladies professionnelles (maux de dos, tendinites, etc.)
Si c’est possible pour vous, offrez de couvrir les frais de la vaccination grippale.
Vous pouvez également offrir des services de télémédecine à vos employés (ex. Dialogue) qui incluent des rencontres virtuelles avec des professionnels divers au niveau de la santé mentale et physique.
Sources :
https://ordrecrha.org/ressources/developpement-organisationnel/2020/10/teletravail-enjeux-sources-succes
https://www.lesaffaires.com/blogues/olivier-schmouker/1-quebecois-sur-2-veut-vraiment-changer-d-employeur/620531
https://www.journaldemontreal.com/2020/10/22/sondage-plus-de-la-moitie-des-quebecois-envisagent-de-quitter-leur-emploi