Dans un contexte de pénurie de talents, où il est si difficile de dénicher les employés engagés qui feront la différence dans l’organisation en y mettant des efforts et du cœur, qui peut se permettre de perdre ces perles rares sans pouvoir agir ni même le voir venir ? Et pour prédire l’avenir, rien de mieux que d’analyser le passé. D’où l’intérêt de faire des statistiques !
Le taux de roulement est l’un des nombreux indicateurs couramment utilisés afin de mesurer si votre entreprise est en santé. Tout comme vos indicateurs financiers, opérationnels et autres, celui-ci doit ABSOLUMENT avoir une place bien en vue sur votre tableau de bord.
Le taux de roulement est un rapport, exprimé en pourcentage, entre le nombre de travailleurs qui, au cours d’une période donnée, ont quitté une organisation et le nombre moyen de travailleurs que l’organisation a employés au cours de la même période 1.
Nombre d’employés ayant quitté l’entreprise durant l’année * X 100 [nombre d’employés au début de l’année* + nombre d’employés à la fin de l’année*] /2
*Vous pouvez utiliser une autre période afin d’analyser les variations, par exemple mensuellement.
Après avoir calculé votre taux de roulement global, vous pourriez distinguer le roulement volontaire (démissions) du roulement involontaire (mises à pied, licenciements, congédiement). De plus, il est pertinent de déterminer parmi les départs, la proportion d’employés performants qu’on ne désirait pas voir partir (roulement dysfonctionnel vs fonctionnel). Puis, parmi ces départs associés au roulement dysfonctionnel (clairement celui qui fait le plus mal à l’organisation), combien auraient pu être évités ?
Les retours aux études, les congés prolongés (maternité, parental, sabbatique, etc.), ainsi que les déménagements, sont difficilement évitables (bien que prévisibles lorsque l’on a une bonne communication et une relation de confiance avec ses employés). Par contre, les bons employés, qui quittent de leur plein gré, et pour des raisons qu’on aurait pu éviter, c’est principalement sur ces cas-là qu’il faut se pencher !
Voici un diagramme illustrant la façon standard de décortiquer le taux de roulement.
Vos statistiques pourront également être ventilées par service, par type d’emploi, par ancienneté ou selon la période de l’année afin de vous fournir des informations additionnelles. Toutes ces informations vous permettront de déterminer si certains départements, emplois, périodes ou types d’employés sont plus problématiques que d’autres. Et bien sûr, on n’en reste pas là! On investigue et on met en place des plans d’action afin de corriger le tir !
Pour savoir si le taux de roulement de votre entreprise est trop élevé ou pas, il doit être comparé à celui de votre secteur d’activités, ainsi qu’à celui de votre région. Selon l’enquête sur le recrutement et l’emploi au Québec, le taux de roulement moyen en 2010 était de 34,6 % au Québec. Toutefois, il varie selon le secteur d’activités. À titre d’exemple, selon cette même enquête, le taux de roulement moyen en 2010 dans le secteur des produits aérospatiaux était de 8,3 %, alors qu’il était de 51 % dans le secteur de l’hébergement et de la restauration.
Pour savoir combien vous coûte le roulement de personnel au sein de votre entreprise, lisez ceci.
Avez-vous déjà été confronté à une problématique de taux de roulement élevé au sein de votre entreprise ? Est-ce que le fait de l’avoir réalisé vous a permis de rectifier la situation ?
Références
1 : Saba, Dolan, Jackson, Schuler, 2008